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21 février 2011

Le Taser, l’Argent et la JUSTICE CONGOLAISE

Le Taser, l’Argent et la JUSTICE CONGOLAISE

Par Obambé GAKOSSO

QUAND IL S'AGIT D'IMPORTER les bonnes choses, les autorités congolaises ne sont jamais en première ligne. Qu'elle n'a pas été ma consternation d'apprendre ce matin au journal de 07h30' (06h30' GMT) d'Africa1 que dans la ville de Ndjindji, au bord de l'océan atlantique, une jeune fille prénommée Nathalie a été victime d'une arme électrique appelée Taser.

La chose se serait passée au mois de décembre dernier, soit il y a environ 2 mois. Mais en parcourant le Net, sauf inattention de ma part, je n'ai pas trouvé trace de cela. Bizarre, devrait-on se dire.

Mais quand on suit avec attention l'info relayée par la radio africaine et qu'on apprend qu'un commerçant libanais de 62 ans est impliqué là-dedans, on comprend mieux le pourquoi du quasi silence des sites officiels congolais à ce sujet (là aussi sous réserve que je trouve quelque chose entre temps). LE COMMERÇANT AURAIT 62 ANS et aurait fait une cour assidue à la jeune Nathalie, coiffeuse de son état.

L'occasion m'est donnée ici pour rappeler que toutes les filles et femmes ne sont pas prêtes à… comment dire, se mettre en ménage, tenter une aventure d'une heure, d'une semaine ou d'une année avec n'importe qui, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes.

Nathalie a refusé jusqu'à ce jour macabre de décembre 2010 où cette fameuse arme aurait été utilisée contre elle, la paralysant (à ce jour encore elle est malade) de ses membres inférieures. L'affaire a été portée devant la Justice, ce qui aurait fait rire ledit commerçant libanais qui dira lui-même la sentence : Au Congo, la justice se règle à coups de millions. Comme Nathalie et sa famille n'ont pas (je suppose) de millions, ils ne peuvent avoir gain de cause. CQFD.

On a beau considérer les Congolais comme résignés, j'ai toujours battu en brèche cette idée, même si je pense que les dégâts des guerres de 93 à 2000 sont encore trop immenses, une étincelle peut suffire à faire basculer les choses. Vers le pire comme vers le meilleur.

A Ndjindji, des gens se sont mobilisés face à l'arrogance du commerçant, soutenant la jeune Nathalie et sa famille. La justice congolaise, il y a belle lurette qu'elle a perdu toute sa crédibilité. Dire ici qu'elle est aux ordres serait une lapalissade de la pire espèce, mais le répéter ne fait pas de mal.

Elle est aux ordres et les augmentations de traitements consenties par les autorités au début des années 2000 n'ont servi à rien du tout : plus vous avez des sous, plus vous achetez des juges et plus pouvez commettre crimes, infractions et autres délits.

On a encore en mémoire la mort du vieux jardinier, après tortures, dans la résidence d'un dignitaire du pouvoir local de Mfoa. A ce jour, la famille du ce pauvre Monsieur et les Congolais épris de paix et de justice attendent toujours que le droit parle. L'on nous a raconté que le dossier aurait disparu du bureau du procureur de la République. Comme par enchantement…

La pression de ces gens mobilisés a fini malgré tout par payer et la justice a fini par s'emparer du dossier, on attend de savoir comme les choses vont se passer. Du côté de la communauté libanaise de Ndjindji (toujours d'après la radio Africa1), conscients que l'accusé est allé trop loin, ils ont décidé de s'occuper des frais de santé de Nathalie. Je ne sais pas si la pauvre pourra recouvrer l'usage de jambes et pieds.

EN FRANCE, DEPUIS L'ARRIVÉE DU TASER, les débats n'ont pas manqué sur la dangerosité de cette arme supposée juste immobiliser sa cible. Le facteur et homme politique Olivier BESANCENOT est un des premiers à avoir porté publiquement l'estocade contre cette arme. Et il a gagné le procès qui lui était intenté (lire ci-dessous).

Je me pose donc la question de savoir dans quelles conditions cette arme s'est retrouvée au Congo Brazzaville ? Par le biais des autorités ? Par le biais de personnes privées ? Le ministère de la Justice, je suppose, informé depuis le mois de décembre 2010, attendait quoi pour monter au créneau ?

C'est un étrange pays où l'on se mobilise très vite, on envoie des ministres à la Télévision pour attaquer la Cour de cassation française, mais quand des Congolais sont victimes d'injustice, on ne les voit nulle part, on ne les entend pas, ils deviennent d'un seul coup aphones, sourds, muets, aveugles, malvoyants, malentendants.

Je repose cette question : pourquoi devrons-nous toujours prendre toutes les merdes et bêtises des autres ? On ne peut considérer cette arme comme une forme de progrès, contrairement à ce qui nous a été vendu dès le départ. C'est une arme de mort, les faits, les noms et chiffres sont là : http://www.et-pourtant.org/actualites/la-liste-des-morts-par-taser-que-smp-technologies-reclame-a-o-besancenot.html .

Combien faudra-t-il de morts ou de paralysés pour que l'Etat congolais prenne ses responsabilités.

Les devoirs d'un Etat ne consistent pas seulement à exploiter et à surexploiter les ressources naturelles dont le pays dispose, la sécurité et le bien-être des concitoyens font aussi partie de ses missions régaliennes. Le rappeler de temps en temps à nos dirigeants n'est pas du luxe. Simplement du bon sens.

Cette affaire qui, sous d’autres cieux aurait mobilisée tous les journalistes nationaux du fait qu’elle revêt tous les ingrédients du combat de David contre Goliath est traité par-dessus la jambe par ces mêmes médias qui accusent sans preuves pour se remplir les poches, jugent avant les juges pour régler des comptes personnels et font la morale dans des affaires de droits communs qui n’engagent pas le pronostic vital.

Ce n’est pas le métier d’Avocat qui dépérit au Congo Brazzaville mais le JOURNALISME et la JUSTICE ; deux institutions indispensables au fonctionnement d’une DEMOCRATIE…

Olivier BESANCENOT gagne son procès contre Taser

Le dirigeant d’extrême-gauche Olivier BESANCENOT a gagné son procès contre la société commercialisant le pistolet électrique Taser devant le tribunal de grande instance de Paris.

Le représentant de la société en France, Antoine Di ZAZZO, demandait au porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) 50.000 euros de dommages et intérêts pour avoir écrit sur un site internet et sur son blog en 2007 que le Taser avait fait 150 morts aux Etats-Unis et au Canada.

"La société Taser a été déboutée de toutes ses demandes", a déclaré à la presse Maître Antoine COMTE, l’avocat de Monsieur BESANCENOT.

Depuis le lancement de la procédure, Antoine Di ZAZZO a été arrêté par la police et mis en examen à la mi-octobre au motif qu’il aurait ordonné une mise sous surveillance illicite du porte-parole de la LCR par des détectives privés et des policiers dévoyés. Il ne s’était pas présenté à l’audience le 20 octobre.

Appelé à la barre pour s’expliquer, Olivier BESANCENOT avait réitéré ses accusations contre cette arme.  Ce pistolet, commercialisé en France par SMP Technologies, la société d’Antoine Di ZAZZO, a reçu un agrément officiel pour équiper police et gendarmerie et, depuis quelques semaines, les polices municipales.

Prié de préciser ses accusations, Olivier BESANCENOT a dit : "J’assume mes propos, je les revendique d’autant plus qu’il s’est passé beaucoup de choses depuis la présidentielle qui me confortent dans mes convictions".

Un représentant d’Amnesty, Benoît MURACCIOLE, est venu témoigner à la barre que son organisation avait constaté que l’arme faisait des morts en étant utilisée sur des personnes vulnérables comme des cardiaques, des drogués, des femmes enceintes, données que les policiers ne peuvent déceler.

Le Taser est assimilé à un fusil à pompe (arme de 4° catégorie)

Le pistolet à impulsion électrique, associé à la marque "Taser", est une arme de 4e catégorie ; il envoie sur sa cible deux dards délivrant une décharge électrique de plusieurs dizaines de milliers de volt. Il suscite une certaine controverse du fait qu'il semble pouvoir causer la mort de personnes fragiles.

Le Taser a été inventé en 1972 par Jack COVER qui recherchait une arme utilisable à bord d'un avion, sans l'endommager. Le pistolet à impulsion à décharges électrique est une arme d’une portée maximale de 7,60 mètres qui propulse deux électrodes (à la vitesse de 50 mètres par seconde) reliées à deux filins isolés.

Au contact de sa cible, le pistolet libère une onde de 2 milliampères pour 50 000 volts. Cette onde électrique bloque le système nerveux. Le pistolet envoie alors un signal appelé "ondes Taser", qui bloque les signaux normaux des fibres nerveuses. Selon l'inventeur, l'idée était de neutraliser un individu dangereux à bord d'un avion, sans utiliser des armes classiques.

Cette arme est conçue pour bloquer le système nerveux central, officiellement sans effets à long terme, afin d’immobiliser brièvement la personne touchée de façon à ce que les policiers puissent intervenir et procéder à son arrestation. On parle aussi de paralysie momentanée.

Le cycle de 5 secondes automatique (durée totale de la décharge) est un cycle technique mais aussi physiologique puisqu’il permet de faire passer un individu en manque (de drogue) de l'état de démence à un état totalement déstressé, selon les récentes études des professeurs Theresa et Vincent di MARIO.

Une autre des conséquences de la paralysie musculaire apparaît lorsqu’une personne est touchée à l’abdomen à un mètre de distance : il peut provoquer la défécation immédiate.

Les autres risques répertoriés après utilisation d’un pistolet à impulsion électrique sont des brûlures superficielles, des blessures par électrodes ou conséquence de la chute.

Il a été décrit une pénétration oculaire des électrodes avec risque de perforation, ainsi qu’un cas de pénétration intracrânienne de la sonde avec brêche durale chez un jeune homme de 16 ans, sans conséquence in fine, mais ayant nécessité une intervention neurochirurgicale. Il peut exister des convulsions après tir au niveau de la tête. Au niveau cardiaque, une fibrillation auriculaire (emballement rapide du cœur) est possible.

L’arme est classée par le règlement européen no 1236/2005 parmi les armes susceptibles d’être utilisées pour infliger la torture.

L’usage s’est étendu aux États-Unis et certaines associations telles qu'Amnesty International se plaignent de la banalisation de leur utilisation dans des cas tels que sur des écoliers agités, des insubordinations, des personnes entravées ou emprisonnées, voire des patients en hôpitaux psychiatriques atteints de troubles nerveux.

Le X-26 fait l’objet d’une licence du Pentagone pour en contrôler sa diffusion. TASER avait demandé en juin 2004, puis le 23 novembre 2005, le classement du Taser en France comme arme de 4e catégorie (comme le fusil à pompe) afin de mettre en conformité la réglementation de son produit en accord avec ses pratiques restrictives.

La commission nationale de classement des armes ayant en commission plénière entendu les arguments de la société TASER France a décidé en janvier 2006 de classer le X-26.

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