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10 novembre 2010

cours des matières premières agricoles toujours en hausse

 

Je vous porte à lire cet article du quotidien économique français les echos www.lesechos.fr qui s'inquiète de la hausse des cours des matières premières et surtout voit la conséquence de l'irruption sur ce marché des traders qui ont abandonné les produits traditionnels de la bourse pour spéculer sur les produits agricoles.

Les acteurs sociaux africains et la société civile doivent mettre cette question en débat sur la place publique car les fameuses oppositions ont depuis longtemps deserté les vraies questions.

Il s'agit ici de la survie des millions de personnes.

Comme l'Occident n'a plus d'industrie, alors le capitalisme se rue sur l'agriculture où ils sont déjà en avance par rapport au reste du monde. Car les plus gros exportateurs agricoles dans le monde sont Les Etats-Unis d'Amérique (USA), la France, l'Allemagne, l'Union européenne et puis viennent pour des produits spécifiques la Chine , la Thaïlande, le Vietnam, et l'Inde pour le riz, (Le Japon n'exporte presque pas son riz) l'Argentine dans une certaine mesure pour la viande.

Et dans tout ça l'Afrique n'exporte presque rien, en effet les productions agricoles africaines concernent essentiellement des produits dont l'homme peut s'en passer c'est ça la vérité. Il s'agit essentiellement du café, du coton, du cacao, du caoutchouc, de la vanille, du karité. Même l'huile de Palme et le sucre de canne ne sont pas des produits de première nécessité.

Pour l'huile de Palme elle rentre dans la composition de fabrication de certaines huiles industrielles, dans la composition de fabrication des gateaux, de quelques aliments et même là coïncidence ou pas à cause de la hausse continuelle de son cours, plusieurs études sortent des laboratoires pour dire que cette huile est nocive pour la santé. L'Occident devra plutôt privilégier les huiles de Colza et/ou Tournesol, depuis longtemps  on avait déjà conseillé aux consommateurs occidentaux de consommer très peu d'huile d'arachide (soit-disant étude scientifiques ou pas à l'appui) qu'elle était allergène donc dangereuse pour l'Homme (Occident en particulier).

En fait on voit se profiler la prochaine configuration économique du monde. Et ma question à quelle place l'Afrique va-t-elle se positionner? 

 A cette question j’avais essayé d’apporter une contribution au débat dans un article  intitulé :

« l’Afrique peut-elle se développer par des exportations ? » sur le site www.afrology.com


Lire ci-dessous l'article des échos.

Genève, au paradis du négoce alimentaire 09/11/10 | 07:00 | Frederic Therin

La cité de Calvin est devenue le lieu incontournable pour acheter et vendre céréales, riz, sucre ou oléagineux. Sur ce créneau très rentable, l'arrivée de fonds d'investissement bouscule les habitudes et contribue à faire monter les prix.

Vous avez là les gens qui travaillent sur les différentes lignes de produits comme le colza, le tournesol ou le blé. Ici se trouvent les équipes qui se chargent de l'affrètement des bateaux… Et il y a des "open spaces" comme celui-ci sur trois étages… » Jean-Louis Gourbin fait faire le tour du propriétaire au pas de course. Le patron de Bunge Europe est, certes, l'un des seuls négociants alimentaires présents à Genève acceptant d'ouvrir ses portes à un journaliste. Mais sa discrétion devient presque maladive quand on lui parle chiffres. Des chiffres, les traders de cette société américaine qui emploie 30.000 salariés en voient pourtant défiler à longueur de journée. Les écrans de leurs ordinateurs en sont remplis et dans les salles de marché, les derniers cours des denrées clignotent sur des écrans plats fixés au plafond. Bunge est un des géants de ce secteur. L'an dernier, le groupe a acheté et revendu 141 millions de tonnes de matières premières. Sa filiale européenne a enregistré à elle seule un chiffre d'affaires de… 13,8 milliards de dollars. Toutes les décisions concernant les échanges de grains sont prises dans ces locaux ressemblant aux salles de trading de la City. Les 250 employés basés dans ce bâtiment sans charme ne voient pourtant jamais la couleur des produits qu'ils achètent et vendent en quantité astronomique. « Ils n'ont pas besoin d'aller sur le terrain pour faire leur travail », tranche leur responsable. Bienvenue dans le monde virtuel, mais aux conséquences ô combien réelles du négoce genevois…

Tradition ancienne

La cité de Calvin est le leader mondial dans le commerce de céréales, de riz et d'oléagineux, et le numéro un européen dans le sucre. « Quand la Tunisie fait une adjudication de céréales, on peut voir sur place seize acheteurs basés à Genève, alors qu'on y verra un seul Parisien ou Londonien », résume Geert Descheemaeker, le secrétaire général de l'Association genevoise du négoce et de l'affrètement (GTSA). Dans le secteur du « shipping », 20 % des affrètements mondiaux s'organisent à l'extrémité du lac Léman.« Les 130 personnes de Cargill chargées du "shipping" gèrent à partir de la Suisse près de 60 % du volume mondial des vraquiers qui assurent le transport des denrées alimentaires, des métaux et du charbon », explique un ancien trader du géant américain, qui compte 600 salariés à Genève. Le négoce de matières premières alimentaires et énergétiques regroupe dans l'arc lémanique 400 sociétés, qui emploient entre 8.000 et 9.000 personnes. Le chiffre d'affaires de ce secteur, qui approcherait 800 milliards de francs suisses (près de 600 milliards d'euros) d'après le GTSA, croît de 5 % par an. Les maisons déjà implantées ne cessent de se développer. « Bunge, à Genève, comptait 50 salariés quand je suis arrivé en 2004, se souvient Jean-Louis Gourbin. Nous sommes aujourd'hui cinq fois plus. » Cet exemple est loin d'être unique. Louis Dreyfus a ainsi récemment transféré à Genève ses équipes de traders basés dans le reste de l'Europe. Trafigura va aussi y installer 80 de ses salariés londoniens. Et ce phénomène continue de prendre de l'ampleur. Dans un domaine tel que le négoce de denrées, l'importance de la Suisse, un pays sans aucune façade maritime, peut étonner. Mais cette tradition ne date pas d'hier…

« Les Turcs, sous l'Empire ottoman, ont été les premiers à venir ici, rappelle Geert Descheemaeker. Ils ont été suivis par les Egyptiens qui fuyaient Nasser. L'arrivée des grands groupes américains comme Cargill remonte, elle, aux années 1950. » Au fil des crises, la Confédération s'est transformée en une sorte de refuge pour négociants « exilés ». « Dans les années 1960, la Suisse était aussi le seul pays qui n'imposait pas de contrôle des changes, ajoute Jean-Louis Gourbin. Ce détail est très important pour un secteur comme le nôtre qui travaille avec de très nombreuses devises différentes. » Autre « charme » local : l'imposition « light » garantie par certains cantons… A Genève, les entreprises de négoce bénéficient du régime fiscal des sociétés auxiliaires, qui limite leur taux de taxation sur le bénéfice à 12 % en moyenne, soit la moitié du taux ordinaire. Les actionnaires de ces compagnies profitent aussi souvent de forfaits fiscaux qui leur permettent de reverser une portion minime de leurs énormes revenus à l'administration. Les autorités cantonales laissent enfin une paix royale aux négociants. « La justice locale est provinciale et elle n'a aucun moyen de vérifier si des sociétés trafiquent les cours des denrées alimentaires, s'inquiète Carlo Sommaruga, un parlementaire socialiste. Les négociants peuvent donc facilement échapper au regard inquisiteur de la justice. La Suisse se refuse de toute façon à cadrer le commerce de denrées alimentaires. Genève aurait trop à perdre dans cette affaire… » Il est vrai qu'à lui seul, le secteur financier a généré l'an dernier 20,9 % du PIB du canton.

L'argent, nerf de la guerre

Le succès du négoce à Genève tient également à la présence sur les rives du lac Léman du nerf de cette guerre commerciale : l'argent. « Le financement de cette activité s'effectue souvent de manière bilatérale et transactionnelle, explique Jacques-Olivier Thomann, le responsable de l'activité de financement des matières premières chez BNP Paribas en Suisse (la banque française est le leader mondial dans ce secteur). Le client négocie chaque contrat avec son banquier. Ce type de transaction est devenu une spécialité genevoise. » Ce contact direct entre les traders et leurs argentiers est primordial. « Le négoce de denrées comme les céréales et le sucre est d'une telle complexité et les marchandises coûtent si cher qu'il faut une véritable relation de confiance entre le négociant et son banquier », renchérit Bertrand Bosc, qui dirige à Genève le bureau du groupe américain Lansing Trade Group. Au fil des ans, la ville est devenue le lieu de résidence presque obligé de tous les intermédiaires du métier. Des banques aux négociants en passant par le leader mondial de la certification, la SGS, ou les sociétés de conseil… tout le monde est aujourd'hui à Genève. « Ici, vous pouvez en un minimum de temps rencontrer un maximum de personnes actives dans le négoce ou dans les services annexes, résume Samir Zreikat, patron d'une société spécialisée dans l'achat et la vente de produits pétroliers. Il n'existe pas de meilleur endroit en Europe pour travailler dans ce secteur. »

Le paradis du négoce, donc… Pourtant, l'arrivée récente, sur ce créneau, des fonds d'investissement (« hedge funds ») et des grandes banques d'investissement anglo-saxonnes a quelque peu troublé la quiétude des professionnels locaux. Pourquoi ce soudain intérêt ? La crise des « subprimes » l'explique en partie : « le secteur financier s'est retrouvé avec un énorme volume de liquidités à investir et ils se sont rués sur les matières premières », décrypte Geert Descheemaeker. Mais avant cela, ces nouveaux venus avaient deviné que « le marché des denrées alimentaires allait se développer, note Jean-Louis Gourbin, compte tenu des besoins de pays émergents ayant désormais les moyens de mieux se nourrir et susceptibles d'acheter plus de produits alimentaires de base à l'étranger »Pour Samir Zreikat, « les gourous financiers ont aussi compris que les profits gigantesques qu'ils avaient accumulés étaient basés sur des fondations fragiles et ils ont voulu transférer une partie de leurs liquidités sur des marchés où les fondamentaux étaient plus simples à comprendre ». De fait, l'arrivée des « hedge funds » a été rapide et massive. Entre 2002 et 2008, le nombre de contrats à terme sur les matières premières a augmenté de plus de 500 %. Un rapport publié en 2009 par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a calculé que les spéculateurs détenaient 65 % des contrats sur le maïs et 80 % des positions sur le blé. Ces investisseurs « font des opérations commandos en entrant et sortant très rapidement du marché, observe Samir Zreikat. Ils ne se soucient pas des actifs qu'ils traitent. Ils jouent seulement sur le volume. » Leur impact est pourtant énorme. « Les liquidités investies sont si importantes qu'elles éloignent les prix des denrées de la réalité du marché, regrette Rouben Indjikian, un haut responsable de la Cnuced. Les fonds perturbent le travail des négociants. » Avec à la clef une belle flambée des prix des matières premières. En 2006, Merrill Lynch estimait que la spéculation avait provoqué une augmentation du coût des denrées de moitié supérieure à celle qu'aurait dictée la simple loi de l'offre et de la demande. Cette année, l'indice des prix alimentaires de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) s'est littéralement envolé, grimpant de 15 % entre les seuls mois de juin et septembre. Pour les céréales (+ 38 %) et le sucre (+ 40 %), les hausses sont encore plus violentes. Entre 2007 et 2008, cette flambée continue des prix aurait placé dans le monde 115 millions de personnes supplémentaires en état de malnutrition, selon le Programme alimentaire mondial. Une tendance qui ne risque pas de s'inverser…

« Les "hedge funds" vont continuer d'investir dans les matières premières car ce secteur est porteur », confirme Jacques-Olivier Thomann. Physiquement, les premiers commencent même à quitter Londres pour s'installer sur les rives du lac Léman. La Suisse ne s'inquiète pas de cet afflux de spéculateurs. Bien au contraire. La seule chose qui pourrait freiner leur arrivée est le manque de logements et de bureaux à Genève. Mais Singapour est prêt à prendre la relève. « Les Singapouriens envoient des délégations entières en Suisse pour encourager les négociants à s'installer chez eux, constate déjà le secrétaire général du GTSA. Et ils sont très agressifs »

À GENÈVE
Frédéric Therin, Les Echos  À GENÈVE
Frédéric Therin, Les Echos

Un secteur en pleine consolidation

L'arrivée des « hedge funds » commence à provoquer une consolidation du marché des denrées alimentaires. « Les négociants présents sur des niches ont tendance à disparaître car, avec la chute de nos marges, les grandes sociétés ne délaissent plus aucun marché », constate Bertrand Bosc, de Lansing Trade Group. En amont, les négociants achètent des terres pour ne pas manquer de matières premières, et les grands groupes investissent dans des usines de transformation. Les investisseurs cherchent, eux aussi, à développer leurs portefeuilles d'actifs. « Près de la moitié des silos de stockage de matières premières appartiendraient aujourd'hui à des banques, souligne Emmanuel Fragnière, professeur à la Haute Ecole de gestion de Genève. Des établissements financiers affrètent aussi des bateaux. » Ces investissements leur permettent de mieux comprendre ce marché. « Et il est tout à fait possible d'imaginer une banque reprendre une société de négoce dans quelques années »,prédit ce spécialiste.

FREDERIC THERIN
Correspondant - Munich 

 

Cette année, l'indice des prix alimentaires de la FAO s'est littéralement envolé, grimpant de 15 % entre juin et septembre. Les céréales et le sucre ont été les plus touchés.
Cette année, l\'indice des prix alimentaires de la FAO s\'est littéralement envolé, grimpant de 15 % entre juin et septembre. Les céréales et le sucre ont été les plus touchés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

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