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9 juillet 2010

Afrique-France : Un ancien ambassadeur au Sénégal parle

Politique
Le ministère des Affaires étrangères en ébullition

Court-circuité sur les dossiers africains, pris en étau par les coupes budgétaires, le Quai d'Orsay ne cache plus sa crise. « C'est un ministère sinistré », accuse Jean-Christophe Rufin, ex-ambassadeur à Dakar.

De l'avis de nombreux diplomates, le feu couvait depuis longtemps. Le ministère manque chroniquement de moyens. Ses effectifs ont été réduits de 11 %, de 1997 à 2007, ses moyens financiers de 20 % La rigueur, le Quai d'Orsay n'a pas attendu la crise pour s'y frotter. Mais voilà. Comme dans toute institution, il y a des choses que tout le monde sait et que personne ne dit publiquement. Depuis quelques jours, ce registre a vécu.

Le premier à déchirer le voile du silence, c'est Jean-Christophe Rufin. Médecin humanitaire, écrivain académicien, ambassadeur sui generis. Depuis trois ans, il représentait la France au Sénégal. Dans deux entretiens, à une radio sénégalaise puis dans le quotidien Le Monde, Rufin a mis les pieds dans le plat : « C'est un ministère sinistré, les diplomates sont dans le désarroi le plus total car ils ne se sentent pas défendus. »

« Affaiblissement »

Comme pour doubler la dose, deux anciens ministres sont montés au créneau, toujours dans Le Monde. Alain Juppé et Hubert Védrine tirent la sonnette d'alarme sur les nombreuses restrictions budgétaires imposées depuis longtemps et parlent d'un« affaiblissement disproportionné », à la veille d'un nouveau tour de vis. « L'effet est dévastateur : l'instrument est sur le point d'être cassé », avertissent les deux anciens ministres, l'un de droite, l'autre de gauche. « Tous nos partenaires s'en rendent compte. »

Voilà pour le volet financier. Mais Jean-Christophe Rufin a aussi mis en cause le fonctionnement de la diplomatie française sur les questions africaines. En 2007, fraîchement nommé ambassadeur à Dakar, il espérait un nouveau cours dans les relations France-Afrique. Aujourd'hui, il se déclare déçu et conteste ouvertement Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée, qui gère souvent directement les dossiers les plus sensibles avec les pays africains, au Gabon ou au Sénégal.

Le deuxième réseau diplomatique au monde

Selon Rufin, sur bon nombre de sujets, les décisions échappent totalement au contrôle du ministre, Bernard Kouchner. « Les plus sensibles sont tranchées par Claude Guéant, qui est un préfet et n'a pas une connaissance particulière de l'Afrique », attaque l'ancien ambassadeur. « On n'est jamais trahi que par les siens », a rétorqué hier le ministre, qui avait nommé l'écrivain, ancien membre comme lui de Médecins sans frontières, à la tête de la plus grande ambassade de France en Afrique.

Le porte-parole, Bernard Valero, a rejeté hier l'idée d'une diplomatie en crise. Avec 160 ambassades et un réseau unique d'établissements scolaires, le réseau diplomatique français est, par sa taille, le deuxième au monde, juste après les États-Unis. Derrière les douloureux arbitrages budgétaires, c'est un vrai choixpolitique qu'attendent les diplomates.

Laurent MARCHAND
Source : Ouest France

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Commentaires
M
Ou épargner ou s´enfoncer dans l´endettement cruel et plombant dans l´immobilisme économique, telle est la seule issue de tout le monde actuellement. Il est surprenant que certaines personnes n´aient pas pris compte que la crise allait réduire les marges de financement des pays industrialisés. Le monde entier pourtant en parle...seuls les africains ne s´en seraient pas encore rendus compte ; est-ce plausible ?<br /> <br /> Des pays entiers s´écroulent ou sont à la goutte et pour permettre une reprise prochaine il faut bien cesser de vivre au dessus de ses moyens comme on l´a fait abusivementdans le passé. Les années de vache grasse sont arrivées à leur fin...et il ne faut pas se faire d´illusion: la poussée chinoise, indienne etc va bien changer le monde, comme Sarkozy le disait ouvertement: "Rien ne sera plus comme avant". Désolé, mais c´est aujourd´hui aux africains à remonter par eux-mêmes la pente...la France de Papa en Afrique a vécu. C´est l´occasion de penser une Afrique réellement africaine qui ne soit pas trompée ou abusée par une mainmise étrangère vendant des illusions pour des réalités. <br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> FR
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