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26 juin 2009

«Sur certaines photos, c'est nous qui posons!»

Créé le 25.06.09 à 18h17 | Mis à jour le 25.06.09 à 18h22  | 0 commentaires

MEDIAS - Guillaume Chauvin, auteur d'un faux photoreportage primé par «Paris Match», explique sa démarche...

«Paris Match» vient de retirer le Grand prix du photoreportage étudiant qu’il avait attribué à Rémi Hubert et Guillaume Chauvin, deux étudiants des Arts déco de Strasbourg. Ceux-ci ont reconnu au moment de la remise du prix que tout était fabriqué… Les explications de Guillaume Chauvin.

Comment avez-vous décidé de mettre en scène ce faux reportage et de le présenter à «Paris Match»?

Nous avons pris la décision, à deux, après avoir vu les lauréats de l’édition 2008. Avec un certain ébahissement, nous avons constaté qu’en Afrique et en Inde, il fallait photographier des petits enfants aux grands yeux mouillés, et, partout dans le monde, insister sur la précarité. Les reportages étaient outranciers et misérabilistes.

Notre projet, et la révélation finale du faux, qui en faisait la valeur, nous permettaient à la fois de nous exprimer sur une réalité actuelle, la précarité étudiante, qui existe, que nous voyons tous les jours, et auquel «Match» a été sensible, ce qui est louable, mais aussi d’interroger les mécanismes de fabrication de l’info, de l’image. On a fait un vrai travail de recherche pour les textes, les chiffres, mais les photos sont des mises en scène.

A ce jour, avez-vous eu un retour de «Paris Match»?

On vient d’apprendre qu’ils nous retirent le prix et le chèque de 5.000 euros qui va avec. Mais notre école a le droit de garder sa dotation. Sinon, nous n’avons pas d’autres réactions.

Avant la remise du prix, un journaliste de «Paris Match» nous a passé un coup de fil pour savoir si l’étudiante photographiée se prostituait toujours, si tout le reportage se déroulait à Strasbourg, mais sans pousser la vérification à fond. Nous avons été surpris qu’il ne demande pas de noms, par exemple.

Vous aviez déclaré au «Monde» être étonné que vos légendes, caricaturales, ne soient pas repérées…

On l’est encore! Le trait était vraiment forcé, et cela passe… Pour l’anecdote, sur certaines photos, on posait avec Rémi. Dans l’amphi, l’étudiant qui dort, c’est moi par exemple.

Recueilli par Anne Kerloc’h

source : www.20minutes.fr

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