Burkina Faso / La FIJ Condamne l’Interpellation des Dirigeants de la Manifestation Marquant les 10 ans de l’Assassinat de Norber
Burkina Faso / La FIJ Condamne l’Interpellation des Dirigeants de la Manifestation Marquant les 10 ans de l’Assassinat de Norbert Zongo
OUAGADOUGOU, Burkina-Faso, 16 décembre 2008/African Press Organization (APO)/ — La Fédération Internationale des Journalistes (IFJ) a aujourd’hui condamné l’interpellation par les forces de sécurité de quatre organisateurs de la grande manifestation marquant le 10ème anniversaire de l’assassinat du journaliste d’investigation, Norbert Zongo, au Burkina Faso.
Les quatre interpellés sont des dirigeants de la coalition contre l’impunité qui a organisé samedi dernier une grande manifestation dans la capitale, Ouagadougou, réclamant le jugement en bonne et due forme dans l’assassinat de Norbert Zongo dix ans après. Les manifestants ont par la suite rebaptisé l’avenue de la Nation, l’une des voies principales, avenue Norbert Zongo. Ce matin (15 décembre), les quatre dirigeants - Chrysogone Zougmoré, président de la coalition, Tolé Sagnon, vice-président, Bénéwendé Sankara et Jean Claude MEDA- ont été interpellés et interrogés par la gendarmerie au sujet de la manifestation et du fait de rebaptiser l’avenue de la nation, en avenue Norbert Zongo.
« Nous considérons cette arrestation par les forces de sécurités du Burkina Faso comme un acte d’intimidation visant à empêcher l’enquête devant faire la lumière sur l’assassinat de Norbert que Zongo » a indiqué Gabriel Baglo, directeur du bureau d’IFJ Afrique. Le « Président Blaise Compaoré doit montrer sa bonne volonté pour que l’assassinat de Norbert Zongo soit puni et pour mettre un terme à l’impunité au Burkna Faso».
Nobert Zongo, journaliste d’investigation et directeur de publication de l’hebdomadaire L’Indépendant a été trouvé mort le 13 décembre 1998 et son corps avec trois autres amis carbonisés dans sa voiture à Sapouy, une ville à 100 kilomètres au sud de la capital. Zongo enquêtait sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur du frère du président de la République, Blaise Compaoré. David serait mort des mauvais traitements de la garde présidentielle après qu’il a été arrêté pour avoir volé l’argent de son employeur, François Compaoré.
Jean Claude MEDA, un des dirigeants de la coalition et président de l’association de journalistes de Burkina Faso, AJB a dit que « La manifestation a rassemblé des milliers de citoyens réclamant la fin de l’impunité au Burkina Faso ; et les autorités se sont senties embarrassés ; cela explique notre interpellation et libération ce matin mais nous devons être vigilent parce que le commandant de la gendarmerie, le colonel Martin Zambo Zongo qui nous a interrogés en présence de ses deux collaborateurs va faire son rapport à ses supérieurs et nous ne savons pas que ce qui va se passer après. »
La F’IJ invite le gouvernement du Burkina Faso à mettre fin à tout harcèlement contre les protestataires, à garantir un processus juridique impartial dans l’assassinat de Norbert Zongo et à mettre un terme à l’impunité au Burkina Faso.
SOURCE : International Federation of Journalists (IFJ)