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15 décembre 2008

Le paradoxe africain

L'Union européenne vient d'adopter son plan climat. Il doit, parmi les 20 % d'énergies renouvelables préconisés pour 2020, faire la part belle au solaire. Paradoxe : l'Afrique est le continent le plus ensoleillé, mais... presque sans énergie solaire.

Avec un ensoleillement quotidien moyen compris entre 5 et 7 kWh par m², l'Afrique est dans une situation exceptionnelle : seuls le nord de l'Australie, le nord du Chili et la péninsule arabique ont un potentiel équivalent ou supérieur. Or elle est quasiment invisible dans les statistiques sur la production solaire mondiale.
Pourtant, les besoins sont énormes, et le retard en électrification est criant : en Afrique sub-saharienne, seule une personne sur quatre a accès à l'électricité. En milieu rural, la proportion tombe à une sur dix.

Deux obstacles :  le coût et l'image

Pour le continent le plus pauvre de la planète, l'obstacle central au développement de l'énergie solaire reste le coût d'une industrie qui, si elle progresse à grands pas, reste puissamment subventionnée.
« Le boom du photovoltaïque européen et japonais s'appuie sur un tarif d'achat extrêmement généreux. C'est une démarche de pays riches », explique Yves Bruno Civel, qui dirige l'Observatoire (français) des énergies renouvelables. « Il faut être réaliste : l'Afrique ne surfera pas sur la vague actuelle (...) il faudra attendre que les économies d'échelle fassent baisser les prix », ajoute en écho Lawrence Agbemabiese, du service énergie du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
Au-delà des obstacles financiers, le solaire, parfois considéré comme « une énergie du pauvre » qui n'apporte pas tous les bénéfices du raccordement au réseau, souffre aussi d'un problème d'image. Certains programmes en zones rurales se heurtent ainsi aux réticences des habitants qui craignent que l'installation de panneaux ne retarde leur intégration dans le réseau.
Paradoxalement, la piètre qualité de celui-ci pourrait, à terme, être un puissant moteur pour le solaire photovoltaïque, source d'énergie décentralisée qui devient rentable à partir d'un certain éloignement. « Il existe des niches en termes de distance par rapport au réseau », explique M. Agbemabiese, qui cite l'exemple d'hôpitaux en zone rurale (lire ci-dessous).
De fait, les petits projets foisonnent, des mécanismes de financement se mettent en place.

Le kit solaire remboursable

Au Burkina Faso, des micro-crédits permettent à une famille de rembourser, en 24 ou 36 mois, un kit solaire photovoltaïque. Le Ghana étudie la création d'un système d'incitation fiscale.
Reste, à plus long terme, la question du développement de véritables centrales solaires pouvant alimenter un pays voire une sous-région. Ici encore, l'Afrique sub-saharienne risque de devoir patienter, alors que des perspectives de dessinent pour le Maghreb. En effet, pour l'Afrique sub-saharienne, l'éloignement constitue un lourd handicap pour bénéficier, à court terme, de l'appétit - et donc de la capacité d'investissement - de l'Europe pour les énergies renouvelables.

Source : DNA (les dernières nouvelles d'Alsace quotidien régional) Édition du Lun 15 déc. 2008

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