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19 avril 2010

Décès de Sotigui Kouyaté, comédien fétiche de Peter Brook

Décès de Sotigui Kouyaté, comédien fétiche de Peter Brook

Ouagadougou, le 17 avril 2010 Le Service d’information du gouvernement

Le gouvernement a appris avec consternation le 17 avril 2010, le décès à l’âge de 74 ans, de Sotigui Kouyaté. Comédien et dramaturge de talent, il a porté haut le flambeau du théâtre et du cinéma africains et mondiaux.

Le comédien Sotigui Kouyaté recevait l'Ours d'argent du meilleur acteur au 59e Festival international du film de Berlin, en février 2009.

(Photo : Reuters)

Au chapitre des films dont l’histoire retiendra l’image de l’homme, figurent notamment « Femmes, voiture, villas, argent », « Wendemi », « Sya le rêve du python », « Black mic mac », « Little Sénégal ». Il a en outre, collaboré durant plusieurs années avec le grand dramaturge anglais, Peter Brook, dans certaines de ses oeuvres mondialement connues dont la célèbre pièce Mahabharata.

En 2009, il a reçu l’Ours d’argent du meilleur acteur au Festival de Berlin pour le film "London river" de Rachid Bouchareb ; il a été élevé au rang d’officier de l’Ordre du mérite des arts et des lettres burkinabè avec agrafe cinéma, à l’occasion du 40e anniversaire du FESPACO pour l’ensemble de sa carrière.

Le gouvernement rend hommage à ce grand homme et sage africain du monde de la culture et présente à sa famille, à la famille du cinéma et du théâtre africain, ses condoléances les plus attristées

Ouagadougou, le 17 avril 2010 Le Service d’information du gouvernement

AFP

L'acteur est décédé à 18H30 locales (16H30 GMT) au Centre hospitalier Georges Pompidou, a indiqué à l'AFP le ministre de la Culture du Burkina Faso Filippe Sawadogo, déplorant "une grande perte pour le cinéma et le théâtre dans le monde, en Afrique et au Burkina Faso".

Récompensé par l'Ours d'argent 2009 du meilleur acteur dans "London river" du Franco-Algérien Rachid Bouchareb, Sotigui Kouyaté, installé en France et en Suisse, était l'un des grands acteurs africains contemporains et grands promoteurs du cinéma malien et burkinabè.

Né en 1936 à Bamako, Sotigui Kouyaté avait d'abord été joueur de football professionnel et sélectionné deux fois en équipe nationale. Il s'est orienté ensuite vers l'enseignement puis la comédie et, en 1966, il a monté sur place sa propre compagnie de théâtre populaire. Après plusieurs films burkinabès, notamment de Mustapha Diop, Sotigui Kouyaté a été à l'affiche en 1986 de "Black Mic Mac", comédie du Français Thomas Gilou.

L'année précédente, Peter Brook, dont il deviendra le comédien fétiche, lui confie un premier rôle au théâtre dans "Mahabharata", puis "La Tempête", "L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau", "Qui est là", "Antigone", 'Hamlet", "Le Costume" et "Tierno Bokar"...

Avec sa longue et noble silhouette et son visage de sage, Sotigui Kouyaté a également marqué au cinéma dans "IP5" de Jean-Jacques Beineix avec Yves Montand, "Tombés du ciel" de Philippe Lioret, "Le Maître des éléphants", de Patrick Grandperret, "La Genèse" d'Oumar Sissoko, "Little Senegal" de Rachid Bouchareb.

"Je suis guinéen d'origine, malien de naissance et burkinabè d'adoption. Je ne suis passé par aucune école de théâtre, si ce n'est la grande école de la rue, de la vie", confiait l'acteur.

© 2010 AFP

Hommages à Sotigui Kouyaté

Blaise Compaoré, Chef de l’Etat (AFP)

"C'est l'un des hommes qui ont magnifié la culture et le cinéma africains", a-t-il salué, présentant ses condoléances "au nom du président du (Burkina) Faso (Blaise Compaoré), du gouvernement et du peuple burkinabè à la famille de l'illustre disparu et au monde du théâtre et du cinéma".

Filippe Savadogo, Ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication (AFP)

"Sotigui est l'un des plus grands sages de la culture qui ont apporté la renaissance aux arts vivants en Afrique", a estimé le ministre burkinabè, ancien délégué général du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).

Frédéric Mitterrand (Le JDD)

Frédéric Mitterrand a rendu hommage lundi à Sotigui Kouyaté, comédien malien décédé samedi à Paris à l'âge de 74 ans. "Sotigui Kouyaté nous a quittés un peu plus d’un an après avoir reçu une consécration très méritée au Festival de Berlin, avec l’ours d’argent du meilleur acteur pour sa bouleversante présence dans London River de Rachid Bouchareb", rappelle le ministre de la Culture dans un communiqué. "Pour nous tous, cet homme riche d'une histoire individuelle très originale incarnait l’âme et l’humanité de l’Afrique, dont il était un magnifique ambassadeur. (...) Sa silhouette immense et fragile à la fois, son regard expressif et lumineux, sa voix calme au timbre et à l’accent si particuliers nous manqueront. Je m’associe à la peine de sa famille et notamment de ses fils, les artistes Dany et Hassane Kassi Kouyaté", conclut le texte.

Gaston Kaboré, réalisateur (AFP)

Le cinéaste burkinabè Gaston Kaboré (primé au Fespaco 1997 pour son film "Buud Yam") a rendu hommage à "un homme extraordinaire, un géant de la comédie". "Il part en emportant beaucoup d'énergie. (...) Il y a un grand séisme dans le monde du cinéma et du théâtre de l'Afrique et du monde avec la perte de cet homme qui a joué dans les plus grands théâtres du monde. Je dirais tout simplement: immense talent, immense culture, une grande figure".

Idrissa Ouédraogo, réalisateur (AFP)

Un autre cinéaste du Burkina, Idrissa Ouédraogo (grand prix du jury à Cannes en 1990 pour son film "Tilaï"), a évoqué "un père" et "un grand homme". "De toute façon il survivra, parce qu'il est dans beaucoup de films, c'est un exemple et les exemples restent toujours. Un homme qui quitte le Burkina, qui va en France, qui réussit et qui est admiré du monde entier, c'est un exemple de courage, de combativité et tout ça c'est du Sotigui".

Abderahmane Sissako, réalisateur mauritanien (RFI)

Sotigui, c'était un "sage" dans la famille du cinéma africain.

Abdoulaye Dao, réalisateur (Sidwaya)

Le Burkina a perdu un ambassadeur, un homme vraiment extraordinaire, un monument au plan social, au plan culturel. Sotigui Kouyaté était ce qu’on dit "famille". Lorsque vous vous approchiez de lui, vous deveniez tout de suite son "fils". Le Burkina tout entier doit un hommage à cet homme qui avait une dimension internationale. »

Christian Richard Cinéaste, ancien enseignant à l'Institut africain d'éducation cinématographique à Ouagadougou (RFI)

C'était un être merveilleux : il attirait les gens, parce qu'il avait une figure, parce qu'il avait une intelligence, une façon de percevoir les choses.

Prosper Kompaoré, directeur de l’Atelier théâtrale burkinabè (Sidwaya)

"La disparition de Sotigui Kouyaté constitue une grande perte pour tout le monde du spectacle particulièrement du théâtre et du cinéma au Burkina Faso et en Afrique.C’est l’un de ceux qui ont été au départ du théâtre burkinabè au lendemain des indépendances et qui a permis à beaucoup de personnes de découvrir le théâtre. Nous le reconnaissons comme étant notre doyen, notre père. Nous avons un sentiment de reconnaissance. Dieu faisant bien les choses, ces enfants perpétuent son action au cinéma et dans les arts du spectacle.

Martine Aubry (AFP)

La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a déclaré dimanche avoir appris "avec une profonde tristesse" la mort la veille à Paris du comédien burkinabé Sotigui Kouyaté, acteur au cinéma et au théâtre dans de nombreuses pièces de Peter Brook. "Avec (sa) mort, après les disparitions récentes de Samba Félix N'Diaye, grand réalisateur de documentaires et Mahama Johnson Traoré réalisateur et créateur du festival Fespaco, le cinéma africain est une nouvelle fois endeuillé", écrit-elle dans un communiqué. "Sotigui Kouyaté voulait que l'on connaisse l'Afrique dans toute sa diversité et sa richesse culturelle. Par son talent, il a justement permis que nos regards se tournent davantage vers ce continent. Je veux donc, en particulier, saluer le rôle décisif de trait d'union qu'il a joué entre la France et les cultures d'Afrique", ajoute la maire de Lille.

Liens internet Sotigui Kouyaté (Youtube) http://www.youtube.com/results?search_query=Sotigui+Kouyat%C3%A9&aq=f

Filmographie (Wikipédia)

• 1972 : FVVA : Femme, villa, voiture, argent de Mustapha Alassane.

• 1973 : Toula ou le génie des eaux de Mustapha Alassane.

• 1983 : Le Médecin de Gafiré de Mustapha Diop.

1983 : "Le Courage des Autres" prod Cinafric. Réalisation Christian Richard.

• 1986 : Black Mic Mac de Thomas Gilou avec Jacques Villeret, Isaac de Bankolé, Félicité Wouassi, Daniel Russo , Houdia Seye, Sidy Lamine Diarra, Cheik Doukouré, Mohamed Camara, Lydia Ewandé, Math Samba, Rémi Laurent, Amara Soumah et Pascal Légitimus.

• 1988 : Le Mahâbhârata de Peter Brook.

• 1991 : IP5 - L'île aux pachydermes de Jean-Jacques Beineix avec Yves Montand, Olivier Martinez, Sekkou Sall, Géraldine Pailhas.

• 1992 : Golem , l'esprit de l' exil d’Amos Gitai avec Hanna Schygulla, Vittorio Mezzogiorno, Ophrah Shemesh, Samuel Fuller, Muriel Perrier, Fabienne Babe, Bernardo Bertolucci et Philippe Garrel.

• 1994 : Tombés du ciel de Philippe Lioret

• 1995 : Le Maître des éléphants de Patrick Grandperret, avec Erwan Baynaud et Jacques Dutronc.

• 1997 : Keita, l'héritage du Griot de Dani Kouyaté, avec Hamed Dicko et Seydou Boro.

• 1999 : La Genèse de Cheick Oumar Sissoko avec Jean-Louis Sagot-Duvauroux, Salif Keïta, Balla Moussa Keïta, Fatoumata Diawara, Maïmoura Hélène Diarra, Fatoumata Coulibary, Habib Dembélé, Magma Coulibaly et Oumar Mamory Keïta.

• 2001 : Little Senegal de Rachid Bouchareb avec Roschdy Zem, Sharon Hope Ida, Karim Traoré Hassan, Adetoro Makinde Amaralis et Adja Diarra Biram.

• 2002 : Sia - Le rêve du python de Dani Kouyaté avec Hamadoun Kassoqué, Fatoumata Diawara et Habib Dembélé.

• 2003 : Dirty Pretty Things de Stephen Frears.

• 2004 : Génésis de Marie Perennou et Claude Nuridsany.

• 2005 : L'Annulaire de Diane Bertrand.

• 2008 : London River de Rachid Bouchareb

Théâtre (acteur) (Wikipédia)

• 1985 : Mahabharata, mis en scène par Peter Brook

• 1990 : La Tempête, mis en scène par Peter Brook

• 1993 : L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau mis en scène par Peter Brook, d'après l'oeuvre d'Oliver Sacks

• 1996 : Qui est là, mis en scène par Peter Brook

• 1999 : Antigone, de Sophocle, mis en scène par Peter Brook, avec le Mandéka Théâtre de Bamako

• 2000 : Hamlet, de William Shakespeare, mis en scène par Peter

• 2000 : Le Costume de Can Themba, adapté par Mothobi Muloaste, mis en scène par Peter Brook

• 2003 : La Tragédie d'Hamlet, de William Shakespeare, traduit par Marie-Hélène Estienne et Jean-Claude Carrière, mis en scène par Peter Brook

• 2004 : Tierno Bokar, mis en scène par Peter Brook d'après Vie et l’Enseignement de Tierno Bokar, roman de Amadou Hampâté Bâ (Tierno Bokar)

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