Tempête en Afrique subsaharienne
Tempête en Afrique subsaharienne | |
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Ancien ministre socialiste de l’Industrie puis des Finances, ancien candidat à la présidence de la République française, Dominique Strauss-Kahn est directeur général du FMI depuis 2007. Il a grandi à Agadir de 1955 à 1960, entre 6 et 11 ans. Il a enseigné à HEC et à Sciences Po Paris. Il fait partie des socialistes qui veulent mener le parti socialiste français vers une politique socio-libérale, qu’il décrit dans son principal livre, «La Flamme et la cendre» (Grasset 2002). Les efforts remis en cause L’Afrique subsaharienne dépend lourdement des exportations de matières premières, elle est donc tout particulièrement vulnérable à la crise mondiale. Beaucoup de pays africains ont mis à profit la décennie passée pour mettre en place des politiques économiques solides et durables qui ont débouché sur une croissance robuste et une inflation basse. Associées à l’allégement de la dette, ces politiques ont permis d’obtenir une dette publique réduite, des systèmes financiers relativement solides et, le plus important, une hausse des niveaux de vie. Intensifier et cibler l’aide Des politiques fortes Il est clair que la responsabilité de mettre en place des politiques économiques solides repose sur les pays africains eux-mêmes. Cela dit, la communauté internationale doit être prête à les aider. Mon avis est que des politiques fortes, côté africain, et un soutien solide de la communauté internationale offrent les meilleures perspectives pour une croissance durable et la réduction de la pauvreté en Afrique. Voici trois priorités qui doivent nous guider: Trouver le moyen d’aider l’Afrique à relever ce défi –notamment en tirant des leçons des réussites du passé – sera l’objectif d’une grande conférence parrainée par le FMI et le président de Tanzanie, Jakaya Kikwete, qui se tiendra à Dar Es-Salam en mars. Cette discussion sur les perspectives de l’Afrique impliquera non seulement des décideurs officiels mais aussi des représentants du secteur privé et de la société civile, dont le rôle clé est reconnu par tous. Le FMI est prêt à jouer son rôle. Nous travaillons étroitement avec nos 53 membres africains sur la mise au point des mesures appropriées. Nous avons augmenté nos financements aux pays les plus touchés par les chocs alimentaire et énergétique. Et nous sommes prêts à apporter davantage d’aide – y compris dans le cadre d’un nouveau mécanisme de financement pour les pays frappés par des chocs exogènes – pour aider ceux que la crise financière a le plus gravement affectés. Nous intensifions également notre aide technique pour consolider la prise de décisions économiques en Afrique, et nous sommes en train d’ouvrir deux nouveaux centres régionaux d’assistance technique. A la conférence de Tanzanie, nous attendons avec impatience les retours et les idées sur ce que le Fonds peut faire de plus – et ce qu’il peut faire différemment. Alors que l’Afrique et ses partenaires naviguent ensemble au milieu de la tempête financière, il nous faut nous assurer que les plus vulnérables ne sont pas oubliés. Il nous faut aussi nous assurer que les solutions visant à consolider la stabilité financière et à éviter de futurs bouleversements – l’objectif du sommet du G-20 d’avril – sont abordées avec tous les pays concernés. En ce moment, tous les yeux sont tournés vers la crise immédiate. Il ne faut pourtant pas perdre de vue les défis à plus long terme qui persisteront quand l’orage sera calmé. La conférence de Tanzanie nous permettra d’évaluer ce que les succès passés nous ont appris, et ce qu’il faudra changer à l’avenir. Notre objectif commun est clair : nous assurer que l’Afrique va non seulement survivre à la tempête actuelle, mais qu’elle en sortira plus forte. | |
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