LA PLACE DES PAYS EN DEVELOPPEMENT DANS LA MONDIALISATION
LA PLACE DES PAYS EN DEVELOPPEMENT DANS LA MONDIALISATION : LA CNUCED PRESENTE LES DERNIERS CHIFFRES
La nouvelle édition du Manuel de statistiques[ 1], que la CNUCED rend public aujourd'hui, permet de décrypter les dernières tendances de la mondialisation dans les domaines du commerce international des biens et services, des flux financiers internationaux et des prix des produits de base.
On y découvre que la valeur totale des biens échangés dans le monde en 2006 a atteint plus 12 000 milliards de dollars des Etats-Unis, ce qui représente globalement 1 850 dollars en moyenne par habitant. Les écarts restent cependant considérables d'un continent à un autre. Par exemple, les exportations par habitant sont de moins de 300 dollars en Afrique contre un peu plus de 10 000 dollars en Europe. Bien que la progression du commerce des pays en développement soit toujours plus forte que celle des pays
développés, les écarts en matière de participation au commerce mondial montrent que le fossé entre pays développés et en développement est loin d'être comblé.
Plus exhaustif que les versions précédentes, le nouveau Manuel intègre les premiers résultats de l'année 2006. Ces données récentes complètent les séries statistiques que la CNUCED calcule sur de longues périodes, certaines remontant à 1948. Ces séries comparables d’un pays à l’autre sont particulièrement utiles pour effectuer des analyses structurelles.
Cette version du Manuel de statistiques, disponible en version imprimée ou électronique (DVD et Internet), est également plus pratique. Grâce à une présentation harmonisée, elle permet de découvrir nombreux faits en un coup d'œil ou un click :
- Forte progression en 2006 des exportations de biens (17,6%) et de services (12,9%) par les pays en développement; mais à un rythme moins soutenu qu'au cours des deux années précédentes;
-Progression régulière de la part des échanges régionaux dans le commerce total des marchandises. Cependant, les écarts restent considérables. Ainsi, en 2005, les échanges intra-régionaux se sont élevés aux deux tiers du total des échanges de l'Union européenne, à 26% de ceux de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), à 13% pour le Marché commun sud-américain (MERCOSUR) et seulement 9% pour la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO);
- Le commerce Sud-Sud se renforce, essentiellement en raison des flux à destination ou en provenance de l'Asie, et surtout entre pays d'Asie:
Des chiffres africains très bas !
- En 1995 sur un montant de 1 400 milliards de dollars d'exportations à destination des pays du Sud, 40% viennent d'autres pays en développement, dont 2% d'Afrique, 5% d'Amérique et 33% d'Asie. Dix ans plus tard, la situation est quasiment identique pour l'Afrique (3%) et inchangée pour l'Amérique (5%) alors que l'Asie assure désormais 45% des exportations vers les pays en développement.
- Le boom des exportations vers l'Asie se fait surtout dans le cadre d'échanges entre les pays de la région qui représentent 53% des exportations vers l'Asie en 2005 contre 41% en 1995, les continents africain et américain ne réussissant à occuper chacun que 2% du marché asiatique (1% en 1995), essentiellement grâce au commerce des produits de base;
- Ce sont dans les pays de l'Asie de l'Est et du Sud-est que l'évolution des termes de l'échange est la moins favorable, confirmant la tendance qui avait été analysée dans le Rapport sur le commerce et le développement 2005 de la CNUCED;
- Presque 60% des diodes, transistors, circuits intégrés et tubes cathodiques exportés viennent de pays en développement, soit une part de marché qui a augmenté de 50% par rapport à 1995;
- Les exportations des pays les moins avancés se concentrent sur une palette de produits plus restreinte, ce qui peut être un facteur de vulnérabilité;
- Près des deux tiers de la flotte marchande (en tonnes de port en lourd) arborent un pavillon qui les immatricule dans un pays en développement, soit quasiment deux fois plus qu'il y a 30 ans ; toutefois, les Bahamas, le Libéria et le Panama, qui sont des pays de libre immatriculation, représentent 58% de la flotte des pays en développement et 37% de la flotte mondiale;
- En 2005, les réserves en devises des pays en développement pouvaient financer 8 mois de leurs importations contre 5 mois trente ans plus tôt;
- En 2005, le Bangladesh et les Philippines ont reçu de leur ressortissants travaillant à l'étranger des sommes représentant 41% et 30% de leurs exportations totales de biens et services;
- Depuis une dizaine d'années, le solde du compte courant de la balance des payements des pays en développement d'Asie est positif. En 2006, il représentait 6,7% de leur Produit intérieur brut (PIB). La tendance est inverse pour les pays développés, en particulier pour les Etats-Unis dont le solde s'affiche à - 6,4% de leur PIB:
- Les flux d'investissement directs vers les pays en développement représentent 3% de leur PIB en 2005, soit le double des flux d'IED dans les pays développés;
- Avec 5,2% de hausse annuelle moyenne du PIB par habitant en valeur réelle de 2000 à 2006, l'Asie se détache nettement des autres pays en développement (4,0%) et du monde (1,8%);
- L'indice des prix des produits de base calculé par la CNUCED montre un doublement des prix à la fin du 1er trimestre 2007 par rapport à l'année 2000. Cet indice, calculé en fonction de la structure des exportations des pays en développement, reflète la hausse des prix des minéraux, minerais et métaux observée depuis le début de la décennie et, dans une moindre mesure, de celle des produits alimentaires et des matières premières d'origine agricole.
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Ce communiqué de presse vous a été transmis par l'Association de la Presse Panafricaine.
Les inter titres en rouges sont du Pangolin