Crise du Darfour: Députés et Prix Nobel condamnent l'inaction
Envoyé par : "PRESSE AFRICAINE" appa_org@yahoo.fr appa_org Mercredi 6. Juin 2007 21:39
Ceci est un communiqué de presse
Parlement Européen
PARLEMENT EUROPEEN
Crise du Darfour: Députés et Prix Nobel condamnent l'inaction internationale
Droits de l'homme - 05-06-2007 - 21:56
Protéger les populations contre le nettoyage ethnique,les crimes contre l'humanité et le génocide est une responsabilité internationale qui exige une action internationale coordonnée qui s'applique par des sanctions, ont estimé Jody Williams et l'Archevêque Desmond Tutu, tous deux Prix Nobel de la paix, qui s'exprimaient lors d'une réunion extraordinaire des députés européens sur la crise du Darfour.
"Le Darfour incarne l'exemple le plus abominable de notre inhumanité envers l'autre",a affirmé Desmond Tutu, "même s'il y a beaucoup de choses dont nous, leaders africains, puissions être fiers, nous devrions nous pendre de honte" pour ce qui est du Darfour. Remerciant tous ceux qui ont refusé que la crise du Darfour passe inaperçue pendant ses quatres dernières années Il a aussi exprimé de la gratitude envers les députés pour n'avoir pas abandonné l'Afrique ou succombé à ce qu'il a appelé "l'Afro-pessimisme” .
Protéger, une responsabilité internationale
Jody Williams, militante de la campagne internationale pour l'interdiction des mines anti-personnelles qui a mené en mars une mission du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (UNHCR) au Darfour, a dit faire peu confiance aux autorités soudanaises. Ce gouvernement, a-t-elle indiqué, est "expert dans sa manière de promettre des choses qui n'arrivent jamais".”Il est très difficile de croire ce que disent les autorités de Khartoum”.
Elle a indiqué que sa mission avait conclu qu'un Etat est responsable de protéger sa population contre le nettoyage ethnique, les crimes contre l'humanité et le génocide. S'il échoue, "sa responsabilité de protéger" devient “la responsabilité de la Communauté internationale, via les Nations Unies. ”En partant de ce principe, a-t-elle ajouté, "nous avons [tous] échoué à protéger la population du Darfour”. "Je ne suis pas Afro-pessimiste mais Darfouro-pessimiste ".
Appel à des sanctions
“Je soutiens de tout coeur la mise en place de sanctions spécifiques et ciblées contre Khartoum en réponse à son intransigeance” , a indiqué Desmond Tutu. Selon l'Archêque, l'UE devrait formuler trois demandes clé à l'égard du Soudan: permettre un accès non entravé à la fois aux forces de l'ONU et à l'aide humanitaire, et désarmer les milices Janjawids. Il faudrait aussi donner au gouvernement de Omar al-Bashir un ultimatum non négociable pour respecter ces conditions; s'il les remplit, les sanctions pourraient être levées. "Il ne faut pas se résoudre, le changement peut intervenir à Khartoum”, a conclu M. Tutu.
Appel à une initiative coordonnée pour la paix
Jody Williams a estimé que les acteurs internationaux devraient rédiger "une initiative de paix unique et coordonnée" accompagnée d'une "médiation, de fonds et d'une intervention diplomatique conséquente". L'UE quant à elle ne devrait pas hésiter à “isoler le Soudan économiquement et politiquement" sans attendre de "consensus évasif au Conseil de sécurité”, a-t-elle ajouté.
Réactions et appel à l'action des députés
Le gouvernement soudanais ferme les yeux sur ce qui est du génocide à l'égard de son propre peuple, a estimé Glenys Kinnock (PSE, UK), "il n'admettra jamais la vérité". Elle a estimé que l'UE devrait exiger un "cesser-le-feu immédiat", avant de relever que "la Communauté internationale se dirige tout droit vers un autre Rwanda”.
"L'absence d'action de l'UE" au Darfour est un outrage, a jugé Simon Coveney (PPE, IE). Quatre ans depuis le début de la crise, "nous entendons toujours qu'il est tant d'agir", a-t-il souligné. En ne faisant rien, nous “portons notre part de responsabilité ". Nous avons entendu le Conseil exprimer de
“graves inquiétudes” à propos de la situation au Darfour "cinquante quatre" fois et il n'y a toujours pas de sanctions en place, a-t-il relevé. Donner de l'argent européen pour aider les forces de l'Unité africaine n'est pas suffisant, a-t-il estimé. Il vaudrait mieux "fixer, un échéancier et des sanctions s'il n'est pas respecté”.
Le Darfour n'est pas seulement une catastrophe humanitaire, mais aussi un "désastre politique", selon Graham Watson (ADLE, UK), qui a fait référence à "l'impuissance et l'incompétence" de la communauté internationale dans le cadre de la lutte contre les génocides. Il nous faut une "force conjointe Nations Unies - Union africaine" - tout autre chose sera insuffisante, selon le Président du groupe libéral. L'Europe, quant à elle, "devrait être le chef de file d'un Plan Marshall pour l'Afrique, avec le Darfour comme point de départ".
Daniel Cohn-Bendit (Verts/ALE, FR) a abondé dans le sens de Jody Williams: les Jeux olympiques de Pékin en 2008 doivent servir de levier envers la Chine, l'allié politique le plus important du Soudan, mais aussi son partenaire commercial et fournisseur d'armes. Nous devons faire peser "une menace réelle" sur les Jeux olympiques si le gouvernement chinois ne revoit pas ses relations avec Khartoum, selon le Président des Verts. "On ne peut pas organiser les Jeux de la paix d'une part et soutenir d'autre part le régime de Khartoum", a-t-il conclu.
Gernot Erler, qui représentait la Présidence du Conseil, est d'accord avec la nécessité d'arriver à un cessez-le-feu, mais il estime aussi que la mise sur pied d'une "mission de paix solide" est un must pour superviser tout processus de paix. L'UE continuera à apporter sa contribution financière aux opérations de la mission de l'Union africaine au Darfour (AMIS) en préparation d'une mission conjointe ONU-UA.
"Nous devons - et voulons - faire davantage", a renchéri Margot Wallström. La Vice-Présidente de la Commission a annoncé le déblocage d'une aide supplémentaire de 40 millions d'euros en faveur de la mission de l'AMIS. Tout en gardant à l'esprit la nécessité d'un consensus international, la Commissaire juge qu'il est "fondamental" que la Chine et les autres acteurs fassent jouer leur "poids diplomatique" à Khartoum. La Chine doit, estime Mme Wallström, faire correspondre son pouvoir croissant sur la scène internationale à un "sens accru des responsabilité s" pour travailler en commun à l'issue de la crise.
Jody Williams a exprimé sa solidarité avec ceux qui affirment que les mots ne sont rien s'ils ne sont pas suivis d'action: "Si vous n'êtes pas prêts à protéger les populations du Darfour, quelques mots en plus sur une page ne valent rien".
Réunion ouverte extraordinaire de la Conférence des Présidents sur la crise au Darfour
05/06/2007 Conférence des présidents Président : Alejo Vidal-Quadras (PPE-DE, ES)
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