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29 août 2006

Congo : Que peut faire Etienne Tshisekedi après les affrontements Bemba-Kabila ?

Congo :  Que peut faire  Etienne Tshisekedi après les affrontements Bemba-Kabila ?

RD_Congo_elections

Voilà  le Congo de nouveau plongé dans la violence depuis l’annonce le 20 aout 2006 des résultats du premier tour des élections organisés pour la première fois dans ce vaste pays de de 2 . 345 410 km2 et d’environ de 60 millions d’habitants.

Organiser des élections dans ce vaste pays dévasté par près de 6 ans de guerre succédant à 35 ans de dictature était une gageure. Si bien que plusieurs observateurs n’y croyaient pas et tous avions pensé que la communauté internationale  en tête les Usa, la Belgique et l’Union Européenne voulaient légitimer par ce biais le pouvoir de Kabila fils au Congo.

Cette vue se trouvait confortée par le fait que les infrastructures de télécommunications et de communications  faisaient défaut, que les opérations de recensement du corps électoral étaient sujettes à des contestations, que l’un des leaders historiques politiques était exclu de la course.

D’autres actes posés par les organisateurs internationaux de ces élections notamment l’implication personnelle du commissaire européen belge Michel dans le débat politique interne accréditaient amplement cette thèse.

Plusieurs acteurs et observateurs congolais prévoyaient déjà la victoire facile de Kabila junior dès le premier tour du fait même ajouté aux éléments cités ci-dessus, le fait d’une absence réelle de débat politique qui commençait à cause du vide de se diriger vers des thèses xénophobes. C’est ce que les premiers analystes des résultats ont tenté de confirmer par la partition Est-Ouest des votes sortie des urnes. Les maigres scores du vice-président Azarias Ruberwa  (1.69%) et de Arthur  NGoma  Z’ahidi (0.34%) à comparer au score du vieux Antoine Gizenga (13.06%) sont des preuves que le peuple Congolais a plus d’un tour dans son sac et qu’il n’a pas la mémoire courte.

Ces scores  montrent bien aussi que les Congolais sont las des guerres fratricides que les différents seigneurs de la guerre se livrent pour prendre le contrôle du pouvoir central du Congo. Ils se sont massivement déplacés vers les urnes dans l’espoir de mettre fin à ces guerres. C’est ce qui explique le forte participation de congolais à ces élections et surtout leur totale adhésion à la démocratie.

C’est pourquoi cet engagement doit être interprété comme une maturité politique de ce peuple contrairement à ce que l’on entend comme discours de la part de ceux qui dénient aux Africains une capacité de juger par eux-mêmes voulant toujours infantiliser les peuples africains en soutenant que « l’Afrique n’est pas encore mure pour la démocratie ».

C’est en connaissance de cause que les Congolais ont voulu départagé les seigneurs de la guerre, même si en effet ils sont convaincus que tous les candidats (33) à la présidentielle ne sont pas de vrais démocrates et ne respectent pas la vie. Mais en les départageant par les urnes, cela leur éviterait de subir les dégâts collatéraux (comme disent les Américains en Irak), un proverbe africain ne dit pas que «  lorsque deux éléphants se battent ce sont les petits animaux qui sont écrasés ». Kabila et les autres ne sont que ces éléphants qui détruisent le Congo.

La preuve peu de temps seulement après la publication des résultats, les affrontements ont eu lieu entre Kabila et Bemba. Comme à l’accoutumée chacun des protagonistes a rejeté la responsabilité sur l’autre.

Quels enseignements devons-nous tirer de ces affrontements post-électoraux ?

1/ Ni kabila, ni Bemba ne sont des démocrates convaincus, seul le pouvoir compte à leurs yeux

2/ que le peuple congolais ne compte que pour des chimères

3/ que le processus commence à échapper aux promoteurs occidentaux et qu’il est temps que le peuple reprenne davantage son pouvoir

4 / que les vrais démocrates congolais prennent position pour faire aboutir le retour réel de la souveraineté au peuple.

C’est sur ce dernier point que je crois que Etienne Tshisekedi et Antoine Gizenga ont un rôle à jouer.

Pour Gizenga c’est plus facile car il a participé à cette élection et logiquement il doit en toute honnêteté se positionner ce qui ne semble pas être le cas pour Tshisekedi.

Ce dernier n’ayant pas participé à ces élections à cause de plusieurs raisons, on peut évoquer les motifs suivants lesquels que les dés étaient pipés, que les élections ne résolvaient pas en profondeur la question de la nation congolaise, que la question de l’après élection n’avait pas été traitée par les organisateurs, sur cette dernière les inquiétudes sont immenses.  Pour l’heure on ne peut ni répondre par l’affirmative ou la négative à ces motifs.

Tout de même essayons de spéculer je dis bien spéculer sur ce que peut faire Tshisekedi au vu des résultats et des affrontements, cela dans une optique de projection des résultats du second tour prévu le 29 octobre 2006. En espérant rapidement que les affrontements auraient cessés pour laisser place au débat ainsi qu’à une vraie campagne électorale.

Dans le cas où le processus suivait son chronogramme examinons les cas de figure de prise de position de Tshisekedi :

1/ Tshisekedi sort de son mutisme et appelle à voter pour Bemba quels risques politiques prend-il ?

a)                           Bemba gagne et il faut espérer que celui-ci instaure une transition démocratique pour se diriger vers une république et un régime de dialogue où chacun à sa place : enfin la démocratie. La question qui se pose est de savoir est-ce que Bemba a-t-il la volonté et les moyens pour cela ? S’il le fait quelle est la place de Tshisekedi ? Quelle sera la réaction de la communauté internationale qui par suivre les médias occidentaux avait misé et aurait tout fait pour que Kabila gagne, surtout pas Tshisekedi? Quelle sera la réaction des forces armées encore en présence au Congo ?

b)                           Bemba fort de sa légitimité obtenue dans les urnes se fait plus arrogant et bafoue la souveraineté  du peuple et se transforme en dictateur. Dans ce cas le calvaire continue, pour Bemba pour se maintenir il sera obligé de se protéger à l’extérieur. La régression du Congo continue et toujours dans ce cas il y a fort à parier que les guerres reprennent mais avec moins d’ampleur.

c)                           Bemba perd les élections, la communauté internationale qui n’avait pas fait l’effort d’inclure Tshisekedi dans le processus et de considérer les conditions de ce dernier se trouve confortée dans « raison ». Là Tshisekedi  peut perdre sa légitimité populaire.

d)                           Kabila élu a les mains libres pour s’installer au pouvoir et créer des frustrations qui ne seront pas loin d’aboutir à d’éventuelles violences.

e)                           Kabila II aura – t – il les moyens de reconstruire dans le calme et la paix, et quelle sera la réaction des anciens seigneurs de la guerre devenus entre temps vice-présidents de 2001 à 2006.

            

            2/   Tshikedi garde son silence et n'appelle à voter aucun de deux candidats :

            a) cela est logique à sa position face à ces élections.

    

            b) Kabila gagne, c'est la situation évoquée en d et f  du 1 qui peut arriver

            c) Bemba perd, il peut en vouloir à Tshisekedi de n'avoir pas pris position pour lui

            

            d) Bemba gagne sans Tshisekédi, il ignore ce dernier ou prend en considération son poids politique.

En définitive ces élections créent plus d’incertitude sur l’avenir de ce grand pays, qu’elles n’en règlent durablement comme au Libéria ou en Afrique du Sud.

Il revient donc à l’élite congolaise et sa société civile de prendre de façon historique ses responsabilités. On a confirmation que des élections en Afrique ne suffisent pas à régler l’ensemble des questions politiques, mais elles sont nécessaires pour créer des nouvelles donnes. Faisons donc confiance en l’avenir et l’histoire surtout aux peuples africains qui indéfiniment ne peuvent se laisser abuser. Chaque chose a une fin, mais quand ? 

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Commentaires
C
je suis completement depasser par la vie politique au congo.nous continuons de pivoter le cercle vicieux sans tenir compte des degats,de frustration que la politique cause a la jeunesse congolaise qui n'est beneficie d'une chose :vive la jeunesse congolaise<br /> avec une politique de formation qui ne cadre meme pas avec l'enorme actuel,le niveau de vie reduit a une simple idee de survie a la place de bien n'etre suspetible a permetre l'epanouissement social,scientifique.le seigneur va nous juger de ce que nous avons fait de la rdc depuis 60 jusqu'aujourd'huit.osons pratiquer la democratie a l'idee de l'unite sans embage ni rancoeur.nous voulons une democratie qui fonction dans le respect de la meritocratie au lieu de privellege a l'idee tribale.le brassage etnique dont nous sommes issus ne nous permet pas de disqualifie le plus competant.la realite prouve que la democratie a l'europeenne a simplement enroler les leaders politique aux croyances esoteriques pour qu'ils soient les adeptes de : mais essayons une fois le dieu de la bible pour voir si la rdc ne va pas marche.
F
azo ko encourage pasteur cuthino na oyo azo bunda pona mboka na biso tala biso ba congolais tokomi partu na monde pona nini? mboka eza bien te? malgre aza na prisson le juste juges akokata likambu na ye.cette florentin depuit luanda
T
très belle analyse !<br /> <br /> je crois que bemba est le candidat qui est allé très loin dans les promesses relatives à la démocratie. il s'est liée concrètement avec le peuple en dénonçant les dérives des policiers, promis un procès équitable pour les cas kuthino, eddy kapend et cie,...<br /> <br /> sur ce plan, il rejoint parfaitement le combat de l'udps et ne pourrait que bénéficier du soutien de ce parti. <br /> <br /> la meilleure façon pour bemba de tenir compte de tshisekedi sera de démocratiser effectivement le congo s'il est élu et non de lui accorder des postes. il faut en finir avec cette pratique des gouvernements d'union nationale et se diriger vers une gouvernance qui permette d'établir plus clairement la responsabilité des opérateurs et des partis politiques pour une sanction du peuple plus éclairée.
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